La stratégie gagnante pour transporter des matières dangereuses simplement !

Où trouver les informations !

Tous les produits chimiques ont un numéro CAS qui permet de les identifier facilement (un peu à l’image du numéro de passeport). Par exemple, l’eau a le numéro 7732-18-5. Ce dernier est attribué arbitrairement, à l’exception du dernier chiffre qui est un numéro de contrôle.

Grâce à ce dernier, vous pourrez trouver rapidement quel produit vous utilisez, mais aussi sa fiche de données de sécurité (FDS en français, ou SDS en anglais). Celle-ci contient toutes les informations importantes, à la fois sur les dangers encourus lors de l’utilisation de la substance, mais aussi sur les façons de se protéger. Nous reviendrons dans un prochain article sur ces questions.

Comment savoir si notre matière est dangereuse?

Certaines substances ont aussi un numéro ONU (UN en anglais). Ce numéro se trouve au point 14 des FDS. Les substances qui portent un numéro ONU sont considérées comme dangereuses. Elles sont alors classées dans 9 classes différentes (1. Matières explosibles, 2. Gaz, 3. Liquides inflammables, 4. Solides inflammables, 5. Matières comburantes, 6. Matières toxiques, 7. Matières radioactives, 8. Matières corrosives, 9. Matières et objets divers dangereux pour l’environnement). Chaque classe possède un pictogramme particulier.

Lorsque vous transportez une marchandise qui a un numéro ONU, vous devez respecter de nombreuses obligations et limitations qui sont édictées dans l’ADR (Accord pour le transport de marchandises dangereuses par la route). Cependant, ces règles ne s’appliquent pas dans les deux cas suivants : lorsqu’un particulier a acheté un produit conditionné pour la vente au détail et lorsqu’une entreprise fait un transport accessoirement à son activité principale — et si la quantité n’excède pas 450 litres.

L’astuce pour un transport simple !

Si vous voulez éviter d’être soumis à l’ensemble des prescriptions de l’ADR, il vous faut transporter vos colis (et on parle bien ici de « colis » et non pas de vrac ou de grands récipients) en appliquant le principe « d’une petite quantité par unité de transport ». L’exemption dont vous profitez s’appelle communément la « limite libre ».

Chaque produit ayant un numéro ONU se voit attribuer une catégorie de transport entre 0 et 4. La quantité maximale de produits que vous êtes autorisés à transporter est définie selon cette catégorie, que l’on retrouve dans la colonne 15 de l’annexe A de l’ADR. Au point 14 des fiches de sécurité, vous trouverez le numéro ONU et d’autres informations concernant le transport (bien que ce ne soit pas obligatoire, la catégorie de transport du produit peut aussi y être indiquée).

Pour être dans la limite libre, la catégorie de transport 0 autorise 0 Kg. La catégorie 1 : 20 Kg, la catégorie 2 : 333 Kg, la catégorie 3 : 1000 Kg et la catégorie 4 n’impose aucune limite.

Si plusieurs produits ayant un numéro ONU sont présents dans une même unité de transport, alors un calcul devra être fait selon un système de point relativement complexe, la « limite libre » étant calculée sur l’entier du chargement.

L’exemple de l’acide sulfurique

Prenons l’exemple de l’acide sulfurique concentré. Il porte le numéro CAS 7664— 93-9 et le numéro ONU 1830. Il a une catégorie de transport 2. Dès lors, vous pourrez transporter jusqu’à 333 Kg d’acide sulfurique concentré dans un camion-remorque. À la condition que vous mettiez le produit dans des récipients adéquats, étiquetiez le colis avec les pictogrammes correspondants (en l’occurrence classe 8, Matières corrosives), remplissiez correctement les documents de transport et que votre chauffeur soit formé pour opérer ce type de transport (une formation interne suffit, le permis ADR n’étant pas obligatoire dans ce cas). Le reste du matériel normalement obligatoire n’est pas nécessaire. Un conseiller à la sécurité OCS reste cependant indispensable.

Si vous désirez de plus amples informations sur le transport ADR, contactez-nous !

Partager l'article

Facebook
LinkedIn
X
Email

Ces articles pourraient aussi vous intéresser

L’air est-il si pur en Suisse ?

Si l’on parle quotidiennement des émissions de CO₂ et de leurs impacts liés au réchauffement, qu’en est-il des polluants de l’air rejetés chaque jour dans l’atmosphère ? Qu’elles soient chimiques, physiques...