Dioxine, quels effets pour nous ?

Cet article a paru dans l’édition d’octobre du journal “Tribune”

Que est-ce qu’une dioxine ?

Après le chlorothalonil, je vous encourage à apprendre à prononcer les mots polychloro-dibenzofurane (PDCF) et dibenzo-p-dioxine (PCDD). Ces deux molécules sont les charmants noms des principaux groupes de dioxines que l’on retrouve dans nos sols. Récemment, la ville de Lausanne a découvert qu’une partie de ses sols était polluée avec ces molécules, la faute à une ancienne usine d’incinération de déchets qui se trouvait dans la région/dans le nord de la ville. La limite de 100 ng/kg ou 1 µg/kg correspond à la limite, arbitraire, souvent fixée en Suisse (souvenez-vous, le chlorothalonil à la même). D’ailleurs, les usines telles que TRIDEL sont contrôlées et, actuellement, soumises à la même limite. Bonne nouvelle, ces molécules ne sont que peu solubles dans l’eau :  elles ne vont donc pas se retrouver dans notre robinet ou nos lacs. Par contre, elles resteront longtemps dans nos sols. Leur temps de demi-vie (soit pour que leur concentration diminue de moitié) est de 10 à 12 ans. Nous n’avons donc pas fini d’en parler.

Quels effets sur la santé ?

Je ne vais pas vous retracer ici les lieux impactés, ouvrez le site de n’importe quel média romand et vous aurez cette information. La question qui nous intéresse ici est quel est le risque à ingérer des dioxines ? Comme toujours en la matière, on ne le sait pas vraiment. Ce qu’on sait, c’est qu’avec l’ingestion de quelques microgrammes (µg) par jour, il y a des risques de chloracné et de diabète (sachant que la totalité des dioxines ne passera pas dans les légumes qui l’absorbe). Pour le reste, les dioxines peuvent avoir des effets sur les fonctions reproductrices et immunitaires. Elles peuvent également, entre autres, avoir des effets cancérigènes et endocriniens.

Et après ?

Cela dit, n’oubliez pas que l’on trouve ce que l’on cherche. Au fil des ans, nous cherchons, et donc nous trouvons toujours plus de produits dangereux et toxiques. Et nous appliquons des normes très restrictives quant aux concentrations tolérées. Nous nous sentons concernés par ce qui est mesuré, mais nous nous devons de garder la tête sur les épaules. Toutes activités à un impact plus ou moins conséquent sur notre organisme et l’environnement. L’important étant d’en être conscient·e et de tenter de le réduire au maximum.

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