L’économie circulaire pour les nuls (1/2)

Économie circulaire VS. Économie linéaire VS. Recyclage

L’économie circulaire s’oppose à l’économie linéaire et va plus loin que le recyclage.

Nous verrons dans cet article les avantages de l’économie circulaire et ce qui la différencie de l’économie linéaire et du recyclage.

Notre système économique s’est bâti sur une chaîne de valeurs linéaire qui fonctionne selon le principe suivant : nous prélevons des ressources et nous les transformons dans une usine. Nous utilisons la ressource modifiée avant de l’éliminer.

Depuis quelques années, nous encourageons le recyclage, quand cela est possible. Remettre le produit dans la boucle c’est un pas dans la bonne direction, mais ce n’est pas encore ce qu’on appelle « l’économie circulaire ». Pourquoi ?

L’économie circulaire, c’est plus que du recyclage, elle se base sur la méthode dite des « 5 R » (le nombre de « R » ayant tendance à augmenter au fur et à mesure de la popularité du principe d’économie circulaire).

L’économie linéaire et l’obsolescence programmée

L’économie linéaire, contrairement à l’économie circulaire, ne prend pas du tout en compte la gestion du matériel une fois celui-ci arrivé à bout de souffle. Elle amène ainsi un grand biais dans la chaîne de valeurs. En effet, puisque le traitement du produit une fois jeté ne coûte rien au producteur ni au consommateur (qui ne voit pas réellement le coût de son élimination dans ses impôts), l’impression est donnée que la gestion du produit en fin de vie n’est pas un problème. Surtout, rien n’encourage le producteur à produire du matériel ayant une bonne longévité, puisque plus un produit dure, moins de nouveaux produits seront achetés.

L’achat d’une bonne conscience par le recyclage

Pour les particuliers, le recyclage est trop souvent abusivement compris comme un synonyme de tri des déchets, ce qui est bien loin de l’économie circulaire. Nous sommes prêts à parier que vous, lecteur, dites recycler, alors que vous vous contentez de trier vos déchets qui sont ramassés devant votre porte, ou allez de temps à autre à la déchetterie. Mais vous inquiétez-vous de savoir ce qui se passe réellement avec ces déchets ?

Sûrement pas. Pourtant comme nous allons le voir, le recyclage des déchets ménagers, à l’instar de ceux de l’industrie, n’est pas encore la panacée.

L’industrie recycle, elle aussi, ses déchets. C’est-à-dire qu’elle mandate quelqu’un qui devra les traiter d’une manière respectueuse de l’environnement. En règle générale, ce recyclage signifie que le produit en fin de vie sera éventuellement décortiqué à grands frais pour en extraire ce qui peut être récupéré. Le reste étant brûlé et la chaleur récupérée pour faire du chauffage à distance ou pour alimenter le four d’une cimenterie (ce que nous appelons communément de la revalorisation thermique).

Parfois, les filières de recyclage sont lointaines (hors d’Europe) et l’énergie nécessaire pour permettre de retravailler un déchet est énorme, ce qui rend le processus beaucoup moins intéressant d’un point de vue du bilan carbone, mais aussi financièrement. C’est d’ailleurs pour cela que le recyclage coûte si cher.

Et c’est là que l’économie circulaire montre sa puissance.

Les 5 règles de l’économie circulaire

’économie circulaire doit être vue sous deux angles différents : celui du consommateur et celui de l’industriel.

Commençons par le premier. Nous vous expliquerons ensuite ce que cela représente pour un industriel.

Il est habituel de parler d’économie circulaire en termes de déchets et de consommation, car à l’échelle de l’individu, notre pouvoir d’action ne se situe que dans ces deux domaines. Dès lors, nous parlons généralement de la règle des 5R (Réfléchir, Refuser, Réparer, Réutiliser, Recycler), même s’il est courant de voir d’autres « R » apparaître, tels que Redesigne, Réduire, Rendre à la terre.

Le principe de base est donc de réfléchir avant d’acheter un produit afin de s’assurer en avoir réellement besoin. Peut-être est-il possible de l’emprunter ou de le louer, surtout si nous en avons besoin que périodiquement. Dès lors, il faut refuser d’acheter un produit qui n’est pas totalement nécessaire. Une fois un produit cassé, il vaut mieux le réparer que de racheter à neuf (ressemeler une chaussure, recoudre un bouton, réparer l’écran de son smartphone…) Si la réparation n’est pas possible, alors il faut le réutiliser sous une autre forme (faire de ses vieux habits des éponges ou du papier cadeau, de ses vieilles chaussures des pots de fleurs, soyez imaginatif). En dernier recours, il faut recycler, soit remanufacturer. On perçoit bien ici le véritable sens du terme « recyclage », qui demande un nouveau processus de transformation du produit.

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